Le liquide séminal a souvent été perçu comme un simple moyen utilisé par le corps pour transporter, nourrir et contenir les spermatozoïdes, mais des recherches récentes ont montré que le liquide séminal joue un rôle beaucoup plus important dans la reproduction et le développement humain qu’on ne le pensait auparavant.

Étude de l’Université d’Adélaïde

Une équipe de scientifiques de l’Université d’Adélaïde, en Australie, a récemment publié un article (http://www.pnas.org/content/early/2014/01/23/1305609111) détaillant les résultats des recherches qu’ils ont effectuées sur des souris de laboratoire. Intitulé “Les facteurs du tractus maternel contribuent à l’impact du liquide séminal paternel sur le phénotype métabolique de la progéniture”, l’article conclut que la quantité et qualité du liquide séminal ont un impact à la fois sur l’intégrité des spermatozoïdes et sur les signaux reçus par l’appareil reproducteur féminin, et son absence peut entraîner des problèmes de santé et des maladies chez la progéniture mâle.

Effets du liquide séminal

Au cours de vingt années de recherche en immunologie de la reproduction et en biomédecine, la professeure Sarah Robertson avait déjà découvert que le liquide séminal jouait un rôle majeur dans la modification de l’expression des gènes immunitaires chez les femmes enceintes. Il y parvient en régulant positivement les chimiokines et les cytokines inflammatoires. Les recherches récentes menées par la professeure Robertson et son équipe ont révélé que sans les “signaux” communiqués par le liquide séminal vers l’appareil reproducteur féminin, le développement des embryons n’est pas optimal et la probabilité de problèmes métaboliques est accrue.

Détails de l’étude

L’équipe de l’Université d’Adélaïde a pris des souris mâles et retiré leurs vésicules séminales avant de les faire se reproduire avec des souris femelles normales. Bien que cela ait réduit leurs chances de conception, certaines souris femelles sont devenues enceintes.

Les embryons engendrés par des souris sans vésicules séminales avaient tendance à présenter des cavités anormales, des blastocystes plus petits et des retards de développement. La progéniture mâle adulte a développé divers symptômes de troubles métaboliques. Ils avaient 72% plus de graisses, une pression artérielle systolique plus élevée, une clairance du glucose retardée et un profil métabolique altéré par rapport au groupe témoin.

Le tractus maternel

Afin de confirmer que des changements du tractus maternel produisaient ces résultats, l’équipe a prélevé sur des femelles des embryons imprégnés de vésicules séminales prélevées et les a cultivées artificiellement dans une boîte de culture. Ces embryons ne présentaient pas les mêmes problèmes métaboliques.

L’équipe a également inséré des embryons normaux dans des souris femelles qui s’étaient accouplées à des mâles dont les vésicules séminales avaient été retirées. Ces embryons normaux ont développé un syndrome métabolique et un développement médiocre. Cela a confirmé que c’était le tractus maternel, dépourvu des informations habituellement transmises par le liquide séminal, qui avait un impact négatif sur les embryons. L’examen des voies génitales féminines n’ayant pas été en contact avec le liquide séminal a montré qu’il leur manquait plusieurs cytokines utiles, y compris celles qui inhibent la leucémie (LIF) et stimulent la croissance des colonies de granulocytes macrophages (GM-CSF).

Ils ont également trouvé des taux élevés de facteur induisant l’apoptose (TRAIL).

Effets sur la progéniture femelle

Les progénitures femelles issues de souris dépourvues de vésicules séminales ne présentaient pas les mêmes perturbations métaboliques que leurs homologues mâles. Le professeur Robertson a attribué ce phénomène au fait que les embryons mâles se développent plus rapidement que les femelles et nécessitent plus de glucose. Cela rend les mâles plus vulnérables aux problèmes environnementaux précoces.

La découverte que la composition du liquide séminal paternel joue un rôle vital dans la santé et la croissance de la progéniture mâle a des implications pour la biologie humaine, en particulier pour la recherche et le financement de la FIV. Elle a eu tendance à se concentrer uniquement sur les spermatozoïdes, en ignorant le plasma séminal. Les conclusions de l’équipe d’Adélaïde devraient permettre de poursuivre les recherches sur les effets du liquide séminal sur l’appareil reproducteur féminin et sur le rôle joué dans l’équilibre des signaux conduisant au développement et à la programmation génétique d’embryons.

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